Tous les professeurs et instituteurs le savent bien, l’école primaire constitue une étape décisive dans la vie d’un enfant. C’est là que ce dernier se mesure, pour la première fois, de manière formelle, à l’acquisition des premiers savoirs abstraits : la lecture, l’écriture, les mathématiques, la géographie, etc…
Bien sûr, la maternelle, s’il s’y est trouvé inscrit, aura déjà pu lui transmettre une partie de ce cadre, mais la primaire représentera, quoiqu’il en soit, un important saut cognitif et l’arrivée sur des terres partiellement inconnues. A ce stade, même si l’enfant à déjà fait l’apprentissage de matériaux complexes (langage, motricité, cognition, comportements ludiques, comportements sociaux, …) il devra entrer dans un cadre d’apprentissage bien plus formel et bien plus contrôlé : discipline, notes, travail à faire à la maison, etc… Sa capacité à s’adapter à un ensemble de contraintes fortes, tant abstraites que concrètes, va être mise à rude épreuve. Il devra même porté sur son dos, chaque jour, tout le poids que représente ce savoir. Saura-t-il apte à dépasser les difficultés de toutes ces nouveautés ? Sera-t-il en mesure de se mesurer au savoir ? Parviendra-t-il à prouver aux autres, au monde, autant qu’à lui-même que lire, écrire, compter, mémoriser, retraduire, bref apprendre au sens le plus abstrait du terme n’est pas un problème ?
De Jules Ferry à nos jours, la révolution des méthodes
En regardant un peu en arrière, la figure de Topaze nous semble déjà bien loin. La vieille école de la république à la dure voulait donner à chacun sa chance. Ferry avait marqué la direction. Dans les deux premiers tiers du XXe siècle, ses professeurs étaient souvent trempés dans un grand sens du devoir mais leurs méthodes étaient quelquefois rustres. Souvenons-nous. Jusqu’aux années 75, on forçait encore les élèves de CP gauchers à écrire de la main droite, souvent Manu militari. Dans ces mêmes années, face à des problèmes de discipline, les coups pouvaient volés. Personne n’y trouvait à redire et l’humiliation de l’élève ne sachant pas ou n’ayant pas fourni le travail nécessaire était monnaie courante. La discipline de fer était au menu, l’obligation aux résultats.
La psychologie de l’enfant est passé par là. Les méthodes ont changé. Elles se sont quelquefois diversifiées au point de devenir des modes et l’on peut même se retrouver un peu perdu face à cette abondance. Pourtant, n’en doutons pas, les professeurs des écoles d’aujourd’hui comme ceux d’hier gardent la grande conscience de l’importance cruciale de leur mission. Ils savent aussi que les élèves ne sont pas tous égaux devant le cadre scolaire et l’apprentissage, mais ils œuvrent avec les moyens dont ils disposent pour trouver les solutions. Historiquement, le site école primaire a toujours eu vocation à les aider et les soutenir dans leur travail et dans leurs recherches de support et de méthodes. Aujourd’hui comme hier, nous souhaitons poursuivre cette mission.